Grossesse et discrimination à l'embauche
Les femmes le savent bien ! Attendre un heureux évènement quand on se présente à un entretien d’embauche n’est pas du meilleur effet. Les discriminations à l’embauche pour les femmes enceintes sont toujours d’actualité malgré les nombreuses lois pour les protéger. Les raisons viennent en partie du fait que le sujet reste tabou et que peu de femmes osent se rebeller. Le phénomène se vérifie surtout dans le secteur privé, pour les plus de 30 ans et pour les cadres. Pourtant des solutions existent, sans aller jusqu’au procès.
Comment expliquer cette discrimination ?
Le recruteur perçoit souvent la femme enceinte comme une contrainte. D’abord parce que durant la grossesse, elle bénéficie de droits lui permettant de s’absenter. Ensuite, l'employeur devra prévoir son remplacement durant le congé maternité, d'où un coût supplémentaire. Mais aussi, parce que les idées préconçues ont la vie dure ! En effet, il reste toujours dans les esprits qu’après la naissance d’un enfant la femme sera moins disponible, qu’elle devra s’absenter souvent en cas de maladies infantiles, pour les rendez-vous scolaires, etc…
Vos droits lors d’un entretien d’embauche
Tout d’abord, la femme enceinte qui se présente à un entretien n'a aucune obligation d’informer son recruteur de sa grossesse. Elle n'est pas non plus obligée de répondre à des questions insidieuses visant à savoir : "si vous désirez des enfants", "si vous êtes enceinte", etc… En aucun cas, un employeur ne peut refuser un poste sous prétexte d’une grossesse.
Si vous constatez que vous êtes victime de discrimination, sachez que le code pénal (articles 225-1 et 225-2) ainsi que le code du travail (articles L.1225-1 à L.1225-4, L.1132-1 et L.1142-1) interdisent toute discrimination envers les femmes enceintes.
Les recours possibles
Si vous vous estimez victime d’une discrimination à l’embauche, n’hésitez pas à vous faire aider et conseiller.
Dans un premier temps, contactez la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité). Cette structure vous informe sur vos droits et en cas de nécessité vous accompagne gratuitement dans vos démarches. Pensez à réunir un maximum de preuves (emails, courriers, témoignages…) afin d’aider les intervenants de la HALDE à enquêter. Vous pourrez alors tenter une conciliation ou aller jusqu’au Tribunal en tout dernier recours. Si votre recruteur est reconnu coupable de discrimination, il risque jusqu’à 3 ans de prison et une amende de 45.000 euros.