L'export et les marchés publics, leviers de développement des PME
Selon l’INSEE, les TPE et PME représentent 99,9% des entreprises françaises. Des entreprises qui couvrent donc massivement le paysage économique mais qui n’exploitent pas suffisamment certains leviers (export, marchés publics) pourtant vecteurs de croissance.
Les PME, acteurs en retrait à l’export
En Europe, la France est loin d’arriver en tête en matière d’exportation avec ses 125 000 entreprises exportatrices, soit seulement 5% des entreprises. Les autres pays européens comme l’Italie qui dispose de 240 000 entreprises exportatrices ou bien l’Allemagne avec ses 350 000 entreprises exportatrices sont de bien meilleurs élèves.
En cause, principalement les PME qui n’exportent pas assez. Les grandes entreprises réalisent plus de la moitié des exportations (50,2%) et les ETI réalisent plus d’un tiers d’entre elles (34,1%). Les PME, quant à elles, arrivent bien en deçà puisqu’elles réalisent 15,7% des exportations.
Le manque de compétitivité des entreprises françaises et particulièrement des PME s’explique pour plusieurs raisons. Une maîtrise des langues étrangères limitée, des subventions parfois difficiles à obtenir, une approche collective faiblement privilégiée par les PME, une peur de l’impayé, etc.
Dans le contexte actuel où la croissance française est faible, l’export représente un levier de développement à favoriser.
D’ailleurs, les entreprises françaises sont attendues et reconnues à l’étranger. Les pays émergents offrent de belles perspectives de croissance et constituent des marchés attractifs. La France bénéficie d’une réelle renommée dans le monde pourtant les produits français sont peu internationalisés.
L’enjeu est réel puisque les entreprises qui s’internationalisent double en moyenne leur croissance et ont une rentabilité supérieure à celles qui ne le font pas. Les entreprises qui exportent vendent également mieux à l’intérieur de leur territoire d’origine (accroissement des ventes intérieures de 1 à 3%).
Pour lever ces freins à l’export, plusieurs initiatives sont mises en place par les pouvoirs publics.
Un parcours simplifié à l’export a notamment été mis en place par Bpifrance, Business France et les chambres de commerce pour permettre à 3 000 PME d’exporter plus facilement.
Un nouveau Code douanier de l’Union Européenne a également fait son apparition. Celui-ci simplifie et dématérialise de nombreuses procédures.
Un plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) a aussi été élaboré. Ce plan, comprenant 70 mesures dont 10 mesures phares, a vocation à soutenir les PME à l’export par la création d’un guichet unique en région pour rendre l’international accessible à toutes les entreprises. Une plateforme numérique de solutions d’accompagnement pour préparer les PME à l’international a également vu le jour.
Bpifrance devient l’unique interlocuteur public du financement des projets internationaux pour les entreprises françaises et accompagne toutes les entreprises quelle que soit leurs tailles et leurs localisations.
Un soutien financier pour encourager les PME à exporter est également mis en place. Le dispositif « assurance-prospection » est renforcé par une avance de trésorerie et un pass export (partenariat sur-mesure négocié entre l’exportateur et l’État) est instauré en matière d’assurance-crédit.
A l’heure actuelle, 600 000 PME de l’Union Européenne exportent leurs produits hors d’Europe. Celles-ci montrent l’exemple en prouvant que l’exportation n’est pas réservée qu’aux multinationales. C’est le cas de PME françaises comme Alcor Équipements, fabricant et installateur de tribune de stade modulaire et mobile, qui a réalisé 45% de son chiffre d’affaires hors de France en 2019, notamment en Afrique, Asie et Moyen Orient. Forts d’une position solide en France grâce à ses tribunes modulaires et des constructions dans des stades prestigieux, Alcor Équipements a notamment été mis à l'honneur sur le site Business France grâce à ses performances à l’export.
Alcor Équipements est loin d’être un cas isolé, d’autres PME donnent le ton et encouragent celles qui sont encore frileuses à s’ouvrir à l’exportation.
Les marchés publics, un autre moyen de développement pour les PME
La commande publique représente plus de 200 milliards d’euros chaque année soit environ 8% du PIB français. Un marché conséquent que doivent s’empresser d’attaquer les PME encore trop peu représentées aujourd’hui.
Bien que la commande publique soit un levier de croissance évident pour les PME, les attributions de marchés publics à ces entreprises sont encore peu nombreuses. En cause, des conditions d’accès aux marchés publics jugées difficiles par les PME.
Pour pallier cela, l’État a engagé bon nombre d’opérations pour augmenter l’effet levier que joue la commande publique sur le développement du pays : simplification des procédures, dématérialisation, rééquilibrage des dispositions contractuelles, uniformisation des règles applicables, promotion des bonnes pratiques, etc.
Par exemple, une procédure allégée pour les marchés d’un montant inférieur à 40 000 euros hors taxes existe depuis le 1er janvier 2020. Un seuil pouvant atteindre 100 000 euros hors taxes jusqu’au 31 décembre 2022.
Dans la même lignée, l’orientation des achats publics vers le made in France permet aux entreprises d’axer leurs offres sur d’autres critères que celui du prix comme la qualité, la réactivité, le coût de transport pour les fournitures, l’empreinte carbone, etc. Des critères qui favorisent les achats locaux.
Les marchés publics représentent donc un autre levier efficace pour se développer, dès lors que l’entreprise mette en place du sourcing sur des plateformes de détection d’appel d’offre public, à l’instar de France Marchés. Outre ces leviers, reste l’innovation qui permet aux PME de se démarquer aussi bien lors de l’attribution de marchés publics que dans une stratégie d’exportation.